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Contrôle fiscal des auto-entrepreneurs : 7 choses à savoir

4 min. de lecture
Mis à jour le 28 Avril 2023
Contrôle fiscal auto-entrepreneur
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En résumé

  • Le contrôle fiscal en micro-entreprise est une réalité. L’administration fiscale s’intéresse aussi aux micro-entrepreneurs !

  • En général, le contrôle effectué est un contrôle sur pièces. Vous êtes prévenu au moins 48 heures en amont et devez fournir les éléments demandés. L’administration peut remonter jusqu’à 3 ans maximum.

  • Pour s’y préparer, pas de secrets : vos déclarations fiscales et la tenue de votre comptabilité doivent être rigoureuses. Mentions obligatoires sur vos factures, livre des recettes, compte bancaire dédié… Tout y passe !

1# Qu’est-ce qu’un contrôle fiscal ?

La définition du contrôle fiscal

Le contrôle fiscal est un contrôle émanant de l’administration fiscale et visant à vérifier si vous respectez vos obligations fiscales en tant qu’entreprise.

Elle contrôle les déclarations fiscales que vous êtes tenu d’effectuer (déclaration de revenus, déclaration de TVA…) ainsi que l’exactitude de vos déclarations. Elle contrôle également le respect de vos obligations comptables. Son but est de rechercher d’éventuels manquements et erreurs.

La différence entre contrôle fiscal et contrôle URSSAF de l’auto-entrepreneur

Le contrôle de l’URSSAF vise à contrôler que vous avez bien déclaré votre chiffre d’affaires et payé vos cotisations sociales.

Il se limite uniquement à la vérification des charges sociales et cotisations en micro-entreprise alors que le contrôle fiscal se limite aux impôts et taxes. Les champs d’application sont donc différents.

Contrôle fiscal en micro-entreprise : mythe ou réalité ?

La micro-entreprise est une entreprise individuelle prisée pour la souplesse de ses procédures et ses formalités simplifiées. Mais peu d’obligations ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de règles à respecter.

Les micro-entrepreneurs sont logés à la même enseigne que les entrepreneurs exerçant en société (SASU, EURL…). Autrement dit, si vous ne respectez pas les règles, vous courrez bel et bien le risque de faire l’objet d’un contrôle fiscal de la part des impôts.

📊 Un chiffre : on compte environ 10 000 micro-entrepreneurs par an qui subissent un contrôle de l’administration fiscale.

2# Qu’est-ce qui déclenche un contrôle fiscal en micro-entreprise ?

De nombreux éléments peuvent provoquer un contrôle fiscal et mettre la puce à l’oreille de l’administration.

Voici quelques raisons pouvant expliquer la survenue d’un contrôle :

  • Une dénonciation : c’est rare mais c’est possible.

  • Des éléments chiffrés discordants : un chiffre d’affaires très au-dessus ou en dessous des moyennes du secteur…

  • Des incohérences entre votre déclaration d’impôts, vos déclarations de TVA, vos déclarations à l’URSSAF, le train de vie affiché sur les réseaux sociaux…

  • Des transactions nombreuses à l’étranger.

  • Une entreprise avec laquelle vous travaillez est soumise à un contrôle fiscal, etc.

💡 Le contrôle fiscal peut être aussi simplement le fruit du hasard !

3# Sur quoi porte le contrôle fiscal en micro-entreprise ?

L’objet du contrôle fiscal en micro-entreprise

En principe, le contrôle fiscal peut porter sur un ou plusieurs des éléments suivants :

  • Le chiffre d’affaires de la micro-entreprise : l’administration contrôle le respect des plafonds de chiffre d’affaires en micro-entreprise. Elle établit un prorata de chiffre d’affaires au besoin si vous n’avez pas exercé votre activité sur une année pleine pour vérifier s’il n’y a pas eu de dépassement.

  • Les déclarations de TVA : elle vérifie notamment l’assujettissement à un régime de TVA en cas de franchissement des seuils du régime de la franchise en base de TVA.

  • Les opérations sur le compte bancaire dédié à l’entreprise.

  • La tenue de la comptabilité (livre des recettes…).

  • Les mentions obligatoires sur les factures

Bon à savoir

Pour déclarer facilement vos revenus et éviter les erreurs, vous pouvez retrouver sur votre compte autoentrepreneur.urssaf.fr votre attestation fiscale comportant les sommes à déclarer aux impôts pour l’année. Vous y trouverez également votre attestation URSSAF qui permet de vérifier que vous êtes bien à jour de vos cotisations sociales.

Les obligations comptables à respecter pour réussir son contrôle fiscal

Le compte bancaire en micro-entreprise

L’auto-entrepreneur a l’obligation de posséder un compte bancaire dédié à son activité dès que son chiffre d’affaires en micro-entreprise dépasse 10 000 € pendant 2 années consécutives.

Ce compte bancaire peut être un compte professionnel ou un compte courant classique : vous êtes libre de choisir.

La facturation en micro-entreprise

L’auto-entrepreneur a l’obligation d’émettre des factures s’il travaille avec des professionnels, quel que soit le montant de la facture.

Dans le cas où vous travaillez avec des particuliers, vous avez l’obligation d’émettre une facture dans les cas suivants :

  • le montant dépasse 25 € ;

  • vos clients vous demandent une facture ;

  • vous vendez une prestation ou un produit en ligne.

Toutes vos factures doivent contenir un certain nombre de mentions obligatoires : coordonnées du client, détail du prix de vente, pénalités de retard…

L’omission d’une ou plusieurs de ces mentions est sanctionnée d’une amende.

Les livres comptables de l’auto-entrepreneur

Vous devez tenir à jour un livre des recettes détaillant les sommes encaissées par l’entreprise au jour le jour.

Il doit être organisé de façon chronologique et contenir les mentions suivantes :

  • ✅ La date d’encaissement ;

  • ✅ La référence de la facture ;

  • ✅ Le nom du client ;

  • ✅ La nature de la prestation ;

  • ✅ Le montant ;

  • ✅ Le mode de règlement.

Les micro-entrepreneurs exerçant une activité d’achat-revente de marchandises doivent également tenir un registre des achats.

4# Jusqu’à quand peut remonter le contrôle fiscal en micro-entreprise ?

L’administration fiscale ne peut pas remonter indéfiniment dans le temps en cas de contrôle fiscal. Elle doit observer ce qu’on appelle un « délai de reprise » :

  • En matière d'impôt sur le revenu, l'administration peut remonter au maximum jusqu’à la fin de la troisième année suivant celle au titre de laquelle l'imposition est due.

  • En matière de TVA (taxe sur la valeur ajoutée), c’est la même chose : les impôts peuvent remonter jusqu’aux 3 années précédant l’année où la taxe a été demandée.

  • En matière d’impôts locaux (CFE), l’administration ne peut remonter que d’une année.

Bon à savoir

Vous devez conserver toutes les factures et les pièces justificatives (bons de commande…) de vos ventes, achats ou prestations de services pendant une durée de 10 ans.

5. Comment se déroule un contrôle fiscal en micro-entreprise ?

L’avis de vérification : l’information sur le contrôle

L’avis de vérification de comptabilité ou l’avis d’examen de comptabilité a pour but de vous informer de :

  • la date du contrôle ;

  • le nom de l’inspecteur chargé de mener le contrôle ;

  • les éléments faisant l’objet du contrôle.

Il doit vous parvenir par lettre recommandée au minimum 48 heures avant le début du contrôle.

Il vous appartient de préparer les éléments avant la venue de l’inspecteur.

Le contrôle en lui-même

Le contrôle sur place implique le déplacement d’un contrôleur envoyé par l’administration fiscale dans les locaux de votre entreprise.

Le contrôle à distance s’effectue depuis les locaux de l’administration fiscale. Le contrôleur procède aux vérifications à partir des éléments envoyés par le micro-entrepreneur.

💡 En micro-entreprise, l’administration fiscale préfère la plupart du temps un contrôle sur pièces (à distance).

L’issue du contrôle : la décision de l’administration

À l’issue du contrôle, l’administration fiscale peut prendre différentes décisions :

  • Adresser un avis de rectification au micro-entrepreneur : cet avis vous informe que vous faites l’objet d’un redressement.

  • Conclure que tout est en règle : vous recevrez un avis d’absence de redressement.

La période contradictoire

Mauvaise nouvelle : vous êtes sous le coup d’un redressement.

Sachez que si vous n’êtes pas d’accord avec la décision de l’administration, vous avez 30 jours à partir de la réception de l’avis de rectification pour lui répondre et opposer vos objections.

L’administration étudiera alors vos arguments et maintiendra ou non sa décision. Si vous n'êtes toujours pas d’accord, il est possible de saisir une commission départementale compétente chargée de trancher le litige.

6# Quelles sont les sanctions en cas de fraude en micro-entreprise ?

Voici les sanctions que vous risquez en présence d’un redressement :

  • Si l’erreur est involontaire : l’entreprise doit payer l’impôt supplémentaire avec 10 % de pénalité et 0,2 % d’intérêt par mois de retard.

  • Si l’erreur est volontaire : le montant de l’impôt est majoré de 40 % ou bien de 80 % si la micro-entreprise est la bénéficiaire directe de la fraude.

Bon à savoir

L’administration va chercher à savoir si vous êtes de bonne foi pour déterminer si l’erreur est involontaire. Si elle pense que vous êtes de mauvaise foi, elle doit le prouver.

7# Comment préparer un contrôle fiscal en micro-entrepreneur ?

Gardez en tête que le contrôleur est avant tout un être humain qui essaye de faire son travail. Restez cordial et courtois pendant toute la durée du contrôle.

Vous avez aussi intérêt à converser à l’écrit avec l’administration fiscale pour conserver des preuves en cas de litiges. Pensez à envoyer chaque demande par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR).

En résumé

Restez zen et n’oubliez pas qu’un contrôle fiscal est un événement assez fréquent dans la vie d’une entreprise.

Pour prévenir un contrôle fiscal, les mots d’ordre sont l’anticipation, le calme et la rigueur dans la tenue de la comptabilité. Dans ces conditions, vous pourrez vivre le plus sereinement possible votre contrôle fiscal.

Questions fréquentes

Article mis en ligne le 28 Avril 2023