Quelles sont les charges à payer en micro-entreprise en 2025 ?

En résumé :

  • La micro-entreprise offre un régime simplifié au niveau social et au niveau fiscal.

  • Les charges sociales d’un auto-entrepreneur se calculent directement sur le chiffre d’affaires encaissé hors taxes (HT). Le taux de cotisations sociales dépend de l’activité exercée.

  • L’auto-entrepreneur est assujetti à l’impôt sur le revenu. Il bénéficie d’un abattement forfaitaire sur ses charges. Sur option, il peut choisir le versement libératoire de l’impôt sur le revenu et payer son impôt en même temps que ses cotisations sociales à l’Urssaf.

  • Dans le régime de la micro-entreprise, il n’existe aucune déduction des charges professionnelles. Mais vous pouvez limiter vos charges avec quelques astuces !

Simulateur de charges auto-entrepreneur

Dans cet article

Quelles sont les charges pour les micro-entrepreneurs ?

Quelles sont les charges sociales du micro-entrepreneur ?

Taux de cotisations sociales en micro-entreprise (2025)

En micro-entreprise, vous payez des charges ou cotisations sociales pour assurer votre protection sociale (maladie, maternité, prévoyance, retraite de base et complémentaire, etc.).

Le régime social du micro-entrepreneur est spécifique : il est appelé micro-social. Vous payez des cotisations sociales en fonction du chiffre d’affaires encaissé et de votre activité. 

👉 Vous devez donc en premier lieu connaître la classification de votre activité. Voici les catégories d’activités existantes avec des exemples :

  • achat vente de marchandises BIC (restaurant…) ;

  • prestations de services artisanales BIC (coiffeur, ramoneur, fleuriste…) ;

  • prestations de services commerciales BIC (livreur, DJ…) ;

  • prestations de services libérales BNC (rédacteur web, développeur, coach…) ;

  • professions libérales relevant de la CIPAV (architecte, moniteur de ski…).

Secteur d’activité

Taux de cotisation

Achat/revente de marchandises (BIC)
(vente de denrées à consommer sur place et de prestations d’hébergement)

12,3 %

Prestations de services commerciales et artisanales (BIC)

21,2 %

Autres prestations de services (BNC)

24,6 %

Professions libérales réglementées relevant de la Cipav (BIC ou BNC)

23,2 %

Location de meublés de tourisme classés

6 %

Depuis le 1er janvier 2020, la Sécurité sociale pour les indépendants a remplacé le Régime Social des Indépendants (RSI). La protection sociale des indépendants est désormais intégrée au régime général de la Sécurité sociale.

Bon à savoir

Sous conditions, vous pouvez bénéficier d’une exonération partielle de cotisations sociales pendant votre première année d’activité. Il s’agit de l’ACRE (aide au créateur et repreneur d’entreprise). L’ACRE vous permet de ne payer que 50 % des cotisations dues.

La contribution à la formation professionnelle (CFP)

En complément de ses cotisations sociales, chaque micro-entrepreneur paie un pourcentage de son chiffre d’affaires hors taxes pour la formation : c’est la contribution pour la formation professionnelle (CFP).

Là encore, son taux varie en fonction de l’activité :

Secteur d’activité

Taux

Artisans

0,3 %

Commerçants

0,1 %

Professions libérales réglementées et professions libérales non réglementées

0,2 %

Les taxes pour frais de chambres consulaires

Le financement des chambres consulaires est assuré par une taxe prélevée sur le CA HT. Il profite aux CCI (chambres de commerce et d’industrie) et aux CMA (chambres des métiers et de l’artisanat).

Les taux varient en fonction de l’activité :

Activité exercée

Taux à appliquer

sur le chiffre d’affaires

Alsace

Moselle

Chambre

consulaire

concernée

Prestations de services

0,044 %

0,044 %

0,044 %

CCI

Prestations de services artisanales

0,480 %

0,650 %

0,830 %

CMA

Vente de marchandises, restauration, hébergement

0,015 %

0,015 %

0,015 %

CCI

Achat revente pour un artisan

0,220 %

0,290 %

0,370 %

CMA

Artisan en double immatriculation CCI/CMA

0,007 %

0,007 %

0,007 %

CCI

Exemple

Matéo est rédacteur web. Il a encaissé 4 000 € HT en janvier 2025.

Il doit payer des cotisations sociales au taux de 24,6 %, la CFP au taux de 0,2 %. Il n’a pas de taxe pour frais de chambre consulaire étant donné qu’il exerce une activité libérale.

Au total, il verse 24,8 % de son CA HT, soit 992 € de cotisations sociales.

Il a également 300 euros de frais de fonctionnement chaque mois.

Il perçoit donc un revenu net avant impôts égal à : 4 000 - 300 - 988 = 2 708 €.

Quelles sont les charges fiscales en micro-entreprise ?

L’impôt sur le revenu en micro-entreprise (par défaut)

Au-delà des cotisations sociales, le micro-entrepreneur doit payer l’impôt sur le revenu. Ici encore, il bénéficie d’un régime fiscal simplifié : le micro-fiscal.

👉 Sans avoir besoin de calculer son bénéfice ou son résultat imposable, les impôts d’un auto-entrepreneur se calculent en déclarant son chiffre d’affaires HT de l’année précédente lors de la déclaration d’impôt annuelle.

L’administration fiscale applique ensuite un abattement fixe pour déterminer le revenu imposable du micro-entrepreneur :

Activités

Abattement

Activité d’achat / vente de marchandises, de fourniture d’hébergement ou de denrées

71 % du CA

Prestations de services BIC

50 % du CA

Prestations de services BNC

34 % du CA

305 €

C'est le montant de l’abattement minimum en micro-entreprise.

Exemple

Sophia est webdesigner. Elle a réalisé 35 000 € de chiffre d’affaires sur l’année 2024. L’administration applique l’abattement : 35 000 - (34 % de 35 000) = 23 100 €. Ses impôts seront calculés sur 23 100 €.

Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu (optionnel)

Sur option, si le micro-entrepreneur remplit les conditions, il peut décider de payer son impôt sur le revenu en même temps que ses cotisations sociales.

Pour cela, il faut que le revenu fiscal de référence de l’année N-2 ne dépasse pas certains montants.

Ainsi, les auto-entrepreneurs dont le revenu fiscal de référence pour 2023 n’excède pas 28 797 € pour une personne seule (1 part) peuvent opter pour le versement libératoire en 2025.

Le taux du versement libératoire de l’auto-entrepreneur varie en fonction du type d’activité :

Secteur d'activité

Taux appliqué

Activité d’achat/revente, de vente de denrées à consommer sur place et de prestations d’hébergement, locations de meublés de tourisme classés (BIC)

1 %

Prestations de services artisanales et commerciales

1,7 %

Prestations de services relevant des bénéfices non commerciaux (BNC) (y compris activités relevant de la CIPAV)

2,2 %

Bon à savoir

Effectuez des simulations en fonction de votre taux d’imposition pour déterminer le mode de paiement de l’impôt le plus favorable. En cas de versement libératoire, il n’y a pas de prélèvement à la source.

La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)

La cotisation foncière des entreprises est un impôt local dû par toutes les entreprises.

Un auto-entrepreneur doit payer la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) dès la deuxième année d’activité. Il existe une exonération de CFE lors de la première année d’activité de l’entreprise 🙌 !

Le calcul de la CFE se fait sur la valeur locative du bien utilisé pour l’activité professionnelle, que vous soyez locataire ou propriétaire. Si vous exercez depuis chez vous, la CFE est calculée sur une base forfaitaire en tenant compte de votre chiffre d'affaires en N-2.

Pour faire connaître votre situation à l’administration fiscale, vous devez remplir une déclaration initiale de CFE avant le 31 décembre de l’année de création de votre entreprise. Il n’y a pas d’autre déclaration à faire par la suite.

Bon à savoir

Les auto-entrepreneurs dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 5 000 € bénéficient d’une exonération de CFE.

La TVA en micro-entreprise

Par défaut, la micro-entreprise est en franchise de TVA. Cela signifie que vous ne facturez pas de TVA à vos clients et vous ne déduisez pas la TVA sur vos achats.

Cependant, si vous dépassez les plafonds spécifiques de soumission à la TVA, vous devrez facturer à vos clients la TVA et la reverser à l’État.

Voici les seuils de TVA pour 2025 : 

Activité

Seuil de CA limite

Seuil de CA majoré

Vente de marchandises

85 000 €

93 500 €

Prestations de services

37 500 €

41 250 €

💡 Vous pouvez opter volontaire pour l’application de la TVA sur vos factures en micro-entreprise. Pour cela, contactez votre service des impôts des entreprises (SIE).

Attention

Les plafonds de TVA sont différents des plafonds de chiffre d’affaires de l’auto-entrepreneur.

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Quelles sont les autres charges en micro-entreprise ?

L'assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro)

En micro-entreprise, vous devez également penser à assurer votre activité contre les différents dommages que vous pourriez causer aux tiers. C’est le rôle de l’assurance responsabilité civile professionnelle.

Cette assurance est parfois obligatoire dans certains secteurs d’activités à risque (comme les métiers du BTP). Dans les autres cas, elle est fortement recommandée.

Bon à savoir

Le coût d’une RC Pro varie en fonction de votre activité, des risques, de votre secteur géographique… Comptez en moyenne autour de 100 € à 500 € par an en micro-entreprise.

Le compte professionnel

Posséder un compte dédié à votre activité de micro-entrepreneur est obligatoire si vous dépassez les 10 000 € de chiffre d’affaires durant 2 années de suite.

Le mieux est d’opter pour l’ouverture d’un compte pro en ligne car vous pourrez bénéficier de services dédiés aux petites entreprises tout en limitant vos frais bancaires !

✅ Les avantages du compte pro en ligne : 

  • des services pour les entrepreneurs ;

  • des frais généralement plus faibles que dans les banques traditionnelles ;

  • séparer facilement vos dépenses personnelles et professionnelles pour faciliter votre comptabilité ;

  • éviter les problèmes avec les administrations (urssaf, impôts).

Bon à savoir

Le compte dédié à l’activité en micro-entreprise peut être un compte personnel ou un compte professionnel.

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Peut-on déduire ses charges en micro-entreprise ?

👉 En micro-entreprise, les charges ne peuvent faire l’objet d’une déduction quelconque.

C’est l’une des spécificités du régime micro-fiscal : il n’y a pas de déduction “au réel” des charges mais seulement un abattement forfaitaire qui dépend de la nature de votre activité (34 %, 50 % ou 71 %).

En clair, vous devez donc prendre cet inconvénient en considération lorsque vous créez votre micro-entreprise.

Et oui car l’auto-entrepreneur devra tout de même régler toutes ses charges : achat de marchandises, assurances, abonnements internet et téléphone, matériel informatique, frais de déplacement, loyer, logiciels, fournitures de bureau, etc.

C’est pourquoi si vous devez réaliser fréquemment des achats ou si vous avez beaucoup de charges, la micro-entreprise n’est pas forcément le meilleur statut juridique.

Bon à savoir

Pour savoir si la micro-entreprise est faite pour vous, calculez le montant de vos charges et comparez ce montant à votre abattement forfaitaire. Si vos charges dépassent le montant de l’abattement forfaitaire auquel vous avez le droit, il est peut-être temps de changer de statut juridique !

Comment mieux gérer ses charges en micro-entreprise ?

Vos charges de micro-entrepreneur sont trop lourdes ? Voici quelques astuces pour limiter et mieux gérer vos charges :

  • Ouvrez un compte pro en ligne avec Propulse by CA : avec le compte pro Propulse by CA, vous pouvez faire des factures et devis et automatiser votre déclaration Urssaf. Une bonne solution pour éviter de payer également un logiciel de comptabilité et de facturation !

  • Faites la chasse aux outils inutiles. Analysez vos dépenses et triez les logiciels et abonnements que vous utilisez. Regardez aussi s’il existe des solutions moins chères et restez à l’affût des offres promotionnelles !

  • Faites le point sur votre fiscalité : étudiez s’il est judicieux ou non de prendre le versement libératoire de l’impôt en fonction de votre situation personnelle. Pour la CFE, il est parfois possible de faire des économies en domiciliant son entreprise dans certaines zones géographiques. Testez aussi votre éligibilité aux différentes exonérations de CFE.

  • Avez-vous le droit à des aides ? Il existe de nombreuses aides pour micro-entrepreneurs : ACRE, ARE/ARCE mais aussi aides de la CAF (RSA, APL…). Vérifiez si vous y avez le droit !

  • Préparez votre retraite : investissez dans un plan épargne retraite (PER) pour déduire vos cotisations de vos impôts.

  • Utilisez les débours : les frais de débours permettent de facturer des frais indispensables à la bonne exécution de la prestation à votre client. Méconnus, ils permettent pourtant de faire baisser vos frais à vous !

Bon à savoir

Les exonérations de CFE sont multiples. Elles concernent certaines activités (activités d’enseignement, artisans sous conditions, etc.) mais aussi des zones géographiques précises (zones franches urbaines, etc.).

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