Micro-entreprise : 5 conseils pour se rémunérer en tant qu’indépendant

En résumé :

  • En micro-entreprise, se rémunérer ne consiste pas à se verser un salaire proprement dit.

  • La rémunération du micro-entrepreneur prend la forme de sorties d’argent peu formalisées sur le compte bancaire (compte pro du micro-entrepreneur ou compte bancaire unique).

  • La condition essentielle à cette rémunération est la réalisation d’un chiffre d’affaires par la micro-entreprise. Son montant doit dépasser les dépenses professionnelles de toute nature pour que la trésorerie soit positive et permettre le versement d’une rémunération.

Dans cet article

Se verser un salaire en micro-entreprise

Comment se verser un salaire en micro-entreprise ? 

En micro-entreprise, il n’y a pas de salaire à proprement parler. Il n’y a pas non plus de bulletin de paie, ni de contrat de travail. La rémunération du micro-entrepreneur dépend directement des bénéfices générés par l’activité professionnelle.

En effet, en tant qu’auto-entrepreneur (appellation courante pour le micro-entrepreneur), c’est la trésorerie qui constitue votre rémunération. Si votre activité ne génère pas un chiffre d’affaires (CA) supérieur à l’ensemble des charges, votre micro-entreprise ne vous permet pas de dégager un salaire.

💶 À l’inverse, si votre micro-entreprise génère des bénéfices, la trésorerie est positive. Cela vous permet de vous attribuer une rémunération.

Concrètement, en micro-entreprise, se verser un salaire, cela consiste souvent à effectuer un virement du compte pro vers le compte personnel. Toutefois, disposer d’un compte pro est utile mais pas obligatoire.

Bon à savoir

Ouvrir un compte dédié à votre activité pro est obligatoire si votre CA dépasse 10 000 € par an pendant deux années consécutives.

Même si cela présente de nombreux inconvénients, vous utilisez peut-être un seul et même compte bancaire pour votre micro-entreprise et pour votre vie personnelle ? Votre rémunération consiste alors en la totalité de vos sorties d’argent non liées à votre activité professionnelle.

Finalement, tout prélèvement personnel dans la trésorerie générée par votre micro-entreprise est une forme de rémunération.

Quelle rémunération peut se verser un micro-entrepreneur ? 

Sur la forme, la rémunération d’un auto-entrepreneur n’est donc pas un salaire. Au-delà de l’absence de bulletin de paie, cela signifie aussi qu’il n’y a aucune obligation de régularité.

🗓️ Les virements ou prélèvements constituant votre rémunération de micro-entrepreneur ne sont pas nécessairement mensuels. Ils peuvent intervenir à n’importe quelle date.

De même, leur montant peut varier à chaque fois. Il n’existe pas de montant minimum légal à votre rémunération, ni de maximum d’ailleurs.

Cela se comprend puisque, comme déjà évoqué, c’est seulement si la trésorerie et les bénéfices générés par votre micro-entreprise le permettent que vous pouvez vous rémunérer.

Et il n’y évidemment aucune obligation à vous verser l’intégralité de la trésorerie disponible. Vous pouvez choisir de faire des réserves de trésorerie ou d’investir dans votre micro-entreprise.

Avant de se verser un salaire, tout auto-entrepreneur doit donc :

  • calculer le bénéfice réalisé, le revenu net de la micro-entreprise ;

  • actualiser les prévisions de trésorerie.

Le bénéfice correspond à la différence entre le chiffre d’affaires et les charges. Il faut prendre en compte les charges de natures diverses :

Checklist

  • loyer du local professionnel ;

  • électricité, gaz, téléphone, internet, eau ;

  • frais bancaires et assurances ;

  • factures fournisseurs (achats courants, sous-traitance et investissements) ;

  • cotisations sociales (poste de charges majeur en micro-entreprise) ;

  • impôts et taxes ;

  • TVA à reverser (si vous ne bénéficiez pas du régime de la franchise en base de TVA)…

Les prévisions de trésorerie sont très importantes. Car pour ne pas risquer d’être à découvert sur le compte professionnel, vous devez anticiper le futur. Il faut absolument veiller à y laisser suffisamment d’argent pour payer les échéances à venir.

La difficulté réside d’ailleurs dans le fait qu’il y a souvent un décalage entre les encaissements et les décaissements. Par exemple, le paiement des cotisations sociales s’effectue généralement sur un rythme trimestriel.

5 conseils pour se rémunérer en micro-entreprise

Conseil n°1 : Établir votre plan financier de micro-entrepreneur

Dès la création d’une micro-entreprise, afin de pouvoir se verser un salaire, il faut s’assurer de l’équilibre financier du projet.

Pour cela, vous devez construire votre propre plan financier prévisionnel de micro-entrepreneur. Il s’agit de faire l’inventaire des besoins financiers de votre micro-entreprise, mois par mois :

En parallèle, vous devez établir vos prévisions mensuelles de chiffre d’affaires. Le CA constitue l’essentiel voire, très souvent, la totalité des ressources d’une micro-entreprise.

💡 Les deux parties du plan financier doivent se construire simultanément. En effet :

  • D’une part, dans certaines activités, le CA augmente presque proportionnellement les dépenses de fonctionnement (par exemple pour la vente de marchandises, qu’il faut préalablement acheter).

  • D’autre part, les cotisations sociales représentent un pourcentage du CA.

Comparez ensuite, mois par mois, les ressources aux besoins financiers de votre micro-entreprise. La différence entre les ressources et les besoins donne la prévision de bénéfices.

En tout état de cause, pour garder une trésorerie positive, votre rémunération de micro-entrepreneur ne peut dépasser le montant des bénéfices.

Finalement, vous devez estimer si ce niveau de rémunération permet de couvrir vos dépenses personnelles. C’est pourquoi on parle de votre plan financier de micro-entrepreneur et non seulement du plan financier de votre micro-entreprise.

Attention

N’oubliez pas d’inclure votre impôt sur le revenu (IR) dans ce plan prévisionnel. Mais ne le comptez pas 2 fois !

Logiquement, il fait plutôt partie de vos dépenses personnelles. En effet, il ne dépend pas exclusivement des revenus générés par votre micro-entreprise :

  • Vous avez peut-être d’autres sources de revenus.

  • La notion de foyer fiscal est également importante à prendre en compte dans le calcul de l’IR.

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Conseil n°2 : Suivre la trésorerie 

En micro-entreprise, les prévisions ne suffisent évidemment pas à garantir la capacité à se verser un salaire. Par nature, la réalité n’est jamais totalement conforme aux prévisions.

C’est pourquoi vous devez impérativement effectuer un suivi précis et régulier de la trésorerie de votre micro-entreprise. Un rythme mensuel est souvent le plus pertinent pour ce suivi.

Ce suivi mensuel de trésorerie permet notamment de constater :

  • le chiffre d’affaires réellement encaissé ;

  • les charges et les dépenses engagées.

💡 Si vous disposez d’un compte pro, ou a minima d’un compte dédié aux opérations de votre micro-entreprise, ce travail est beaucoup plus simple. Cela vous évite surtout d’avoir à opérer un tri fastidieux entre les opérations personnelles et professionnelles.

Conseil n°3 : Mettre à jour les prévisions de trésorerie 

Le suivi de trésorerie vous donne également la possibilité de mettre à jour vos prévisions pour les mois suivants. En particulier, pensez bien à actualiser les prévisions de cotisations sociales et d’impôts en fonction du CA déjà constaté.

Cette mise à jour est très importante au moment d’effectuer le versement de votre rémunération d’auto-entrepreneur. Prenez alors bien soin de laisser suffisamment de trésorerie à votre micro-entreprise pour payer les échéances de cotisations sociales à venir.

Bon à savoir

Les cotisations sociales d’une micro-entreprise représentent un certain pourcentage du chiffre d’affaires. En 2025, elles s’élèvent à :

  • 12,3 % du chiffre d’affaires pour les activités d’achat et revente de marchandises ;

  • 21,2 % pour les prestations de services commerciales et artisanales ;

  • 24,6 % pour les autres prestations de services ;

  • 23,2 % pour les professions libérales réglementées relevant de la caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (CIPAV) ;

  • 6 % pour la location de meublés de tourisme classés.

Conseil n°4 : Calculer le chiffre d’affaires nécessaire pour se verser le salaire souhaité

Un micro-entrepreneur sans chiffre d’affaires ne peut évidemment pas se verser un salaire. Alors, il est intéressant de calculer le montant de CA nécessaire pour vous verser un salaire suffisant à vos besoins.

Ce calcul est particulièrement utile si votre plan financier de micro-entrepreneur aboutit à une prévision de bénéfices inférieure à vos besoins personnels (voir conseil nº1). Il consiste à faire le calcul inverse, partant des besoins pour définir :

  • d’abord, le niveau des bénéfices à réaliser ;

  • puis le CA nécessaire afin de dégager ces bénéfices.

Commencez donc par déterminer le niveau de rémunération d’auto-entrepreneur nécessaire pour couvrir vos dépenses personnelles et familiales. Vous devez prendre en compte :

  • les dépenses de logement, alimentation, mutuelle, transports, loisirs ;

  • plus généralement, toutes les dépenses courantes de votre foyer ;

  • l’impôt sur le revenu ;

  • et aussi les autres sources de revenu de votre foyer (activité du conjoint, revenus locatifs ou financiers…).

La somme de ces dépenses personnelles représente le montant minimum du bénéfice que doit dégager votre micro-entreprise. Ce bénéfice pourra alors constituer votre rémunération de micro-entrepreneur. Cela ne prend en compte ni marge de sécurité, ni constitution de réserves, ni ré-investissement d’une part du bénéfice.

Maintenant que vous connaissez le montant de bénéfice nécessaire, il faut encore en déduire le montant de CA qui permettra de dégager ce bénéfice.

Pour cela, vous devez ajouter l'ensemble de vos charges professionnelles. Vous pouvez vous reporter à la checklist indiquée plus haut. Vous connaissez alors le CA minimum à atteindre pour vous verser un salaire suffisant au regard de vos besoins.

💡 Si vous pratiquez des tarifs horaires ou à la journée, vous pouvez facilement en déduire la quantité de travail à vendre. Si vous exercez une activité commerciale, suivez régulièrement votre CA pour savoir si vous pourrez vous rémunérer suffisamment.

Conseil n°5 : Bien évaluer l’impact du statut fiscal et social

Comme évoqué plusieurs fois dans cet article, les cotisations sociales et les impôts ont un impact majeur sur votre rémunération de micro-entrepreneur.

Les charges sociales d’un auto-entrepreneur résultent d’un taux appliqué directement au chiffre d’affaires. Le taux forfaitaire dépend de votre activité.

🔎 Selon les circonstances, il peut être intéressant de faire une étude comparative entre votre statut de micro-entrepreneur et un statut de société. Dans ce cas, en tant que dirigeant, vous payez des cotisations sociales sur votre salaire.

Aussi, le calcul de votre salaire de micro-entrepreneur est fortement dépendant de votre régime fiscal. Par défaut, l’impôt sur le revenu est calculé en appliquant un abattement forfaitaire sur votre chiffre d’affaires annuel. Le taux d’abattement dépend de votre activité.

Ensuite, l’administration fiscale applique le barème progressif de l’IR, sur l’ensemble des revenus de votre foyer.

Mais il existe une alternative : le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cette option consiste à :

  • prélever l’IR en même temps que les cotisations sociales ;

  • appliquer un taux fixe (entre 1 % et 2,2 %, selon l’activité) directement sur le CA, sans abattement préalable.

Selon votre situation. l’option pour le versement libératoire peut être avantageuse ou non.

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